Manifestations le 19/01/2021

Liste des mobilisations ici : https://www.google.com/maps/d/embed?mid=1JrE4A8UABmFoPeKNjOIL1kzMH0EjD8Av&hl=fr

À l’appel d’une multitude d’organisations, le 15 décembre 2020, près de 20 000 professionnel·le·s du spectacle et de la Culture se sont mobilisés à travers la France pour dénoncer la politique irresponsable menée par le Gouvernement à l’encontre du secteur culturel.
À ce jour, les comédien.ne.s, les musicien.ne.s, les chanteuses et chanteurs, les danseuses et danseurs, les circassien.ne.s, les marionnettistes, les artistes auteurs, les technicien.ne.s du spectacle ou les enseignant.e.s artistiques, se trouvent toujours dans l’impossibilité de travailler en raison des interdictions imposées au spectacle vivant et aux salles de cinéma.

Ici, ce qui se joue, ce sont des femmes et des hommes qui veulent travailler, même si les lieux sont fermés au public et qui tombent par milliers dans la précarité.

Ici, ce qui se joue, c’est l’effondrement de nos systèmes de solidarité professionnelle que nous avons construits et qui ont démontré leur efficacité en garantissant des droits sociaux aux travailleuses et travailleurs de nos secteurs, en particulier aux plus précaires. Nous avons alerté à maintes reprises la ministre de la Culture et le gouvernement de l’urgence sociale qui s’abat sur nos professions et avons porté à leur connaissance nos propositions.

AUCUNE RÉPONSE À NOS PROPOSITIONS DE SOUTIEN AUX RÉPÉTITIONS/RÉSIDENCES


Lors de la réunion du 13 janvier avec Madame Roselyne Bachelot en présence des organisations patronales et syndicales du secteur, la ministre a annoncé que les premières mesures de soutien à l’emploi d’artistes et de techniciens ne verront pas le jour avant octobre 2021 (!) et sans annoncer aucune nouvelle enveloppe budgétaire. Alors qu’à l’annonce du confinement, à la fin du mois d’octobre, elle invitait les artistes empêchés d’être sur scène à « continuer à créer, répéter, enregistrer et diffusé leurs spectacle » elle n’y a toujours pas consacré un seul centime. Voulait-elle dire que les artistes et technicien.ne.s doivent travailler sans salaire ? Nous estimons pourtant que 115 millions d’euros sont aujourd’hui nécessaires pour assurer ne serait-ce que 10 journées de travail aux salarié.e.s intermittent.e.s du spectacle.

UNE ANNEE BLANCHE AU RABAIS ?
Malgré les annonces faites dans différents médias, la ministre nous a indiqué que la prolongation des droits à l’assurance chômage des intermittents du spectacle n’avait pas été arbitrée. Le gouvernement hésiterait en effet entre une prolongation avec des allocations au rabais et des « mesures spécifiques » que la ministre n’a pris la peine de détailler. En clair le gouvernement refuse d’annoncer que l’année blanche sera prolongée. Comment imagine-t’il que les artistes et techniciens vont « faire leur 507 heures » ?

PAS DE REPONSE A CE JOUR POUR GARANTIR TOUS LES DROITS SOCIAUX
Nous n’avons pas eu non plus eu d’arbitrage permettant de résoudre les difficultés que rencontrent les salarié.e.s privé.e.s privé.e.s de leur droit à congés maternité et maladie dans la période faute de travail salarié. Aucune annonce non plus sur le refinancement de nos caisses sociales. La question de la continuité et de l’accès aux droits sociaux (garantie santé, prévoyance décès, invalidité, médecine du travail) se pose à moyen terme.
Quant à l’activité partielle, qui pouvait jusqu’alors s’appliquer à tout type de structure, celle-ci ne semble plus garantie qu’aux seules salles de spectacle “recevant du public”.
En tant qu’artistes, ouvrier.e.s, technicien.ne.s, personnels administratifs, enseignant.e.s artistiques, notre responsabilité est de ne pas laisser le gouvernement sacrifier l’ensemble de l’écosystème de nos professions. Ce que nous défendons est une question de démocratie et d’émancipation, celui du droit à la création, du droit de transmettre et de permettre à toutes et tous d’accéder aux œuvres.
Nous appelons toutes et tous les professionnel.le.s du spectacle, ainsi que les publics à rejoindre massivement les rassemblements unitaires annoncés dans chaque ville mardi 19 janvier 2021 et les jours suivants.

MADAME BACHELOT,
NOUS VOULONS TRAVAILLER !

La ministre de la Culture tente de calmer la colère des professions du spectacle et du cinéma, dont les activités sont en très grande partie arrêtées, avec l’interdiction d’ouverture au public pour longtemps. Le mécontentement grandit également chez les enseignants artistiques, contraints de jongler depuis des mois entre ouverture, fermeture, enseignement en présentiel pour certains élèves et en distanciel pour d’autres.

La première des revendications n’a pour l’instant pas été entendue : nous voulons travailler ! Les aides financières ont servi à maintenir en vie une partie des structures, mais n’ont pas permis aux artistes et aux techniciens intermittents du spectacle, notamment du spectacle vivant, de travailler, tandis que l’activité des autrices et auteurs s’effondre. La fermeture prolongée des salles de cinéma commence à avoir des répercussions sur la mise en production des films.

Nous avons transmis, il y a de cela plusieurs semaines, à Mme Bachelot nos propositions pour soutenir l’activité : permettre des contrats de travail en répétitions et résidences de création afin de préparer les spectacles, permettant de travailler et d’ouvrir des droits à un grand nombre de professionnels. Il est plus que temps d’apporter des réponses à ces propositions, directement tournées vers l’emploi.

Notre deuxième revendication porte sur la garantie de tous les droits sociaux, pour toutes celles et tous ceux qui sont concernés. Nous voulons des mesures pour aider les professionnels oubliés par l’assurance chômage, notamment les jeunes, qui ont été sacrifiés depuis le début de la crise sanitaire au printemps 2020 : une aide ponctuelle de 1500 € pour vivre pendant un an n’est pas une mesure digne !

La prolongation de l’année blanche doit se discuter pour ne pas se terminer par un coup de com’ et une nouvelle aumône !De même, l’ensemble des droits sociaux doit être assuré : il n’est pas question que des femmes n’aient plus accès aux congés maternité, ni aucun travailleur aux congés maladie, du fait des interdictions de travailler.

Nous alertons depuis des mois sur la mise en danger des congés spectacles, des régimes de prévoyance santé, de la médecine du travail et des activités sociales et culturelles. Le gouvernement a dû reconnaître que l’accès à la formation professionnelle devait être soutenu financièrement : le problème est exactement identique pour tous les droits sociaux. Cela est valable pour toutes et tous, aussi bien les artistes et technicien-ne-s intermittent-e-s du spectacle, les autrices et les auteurs, et tous les travailleurs et travailleuses précaires relevant du régime général d’assurance chômage, dont le gouvernement persiste à vouloir détruire les droits en pleine crise de l’emploi.

La réouverture des salles s’éloigne même au-delà du 20 janvier. Nous n’acceptons pas la mise à l’arrêt total, nous voulons travailler, ouvrir des droits sociaux et retrouver le public dans de bonnes conditions sanitaires, le plus vite possible !

La mobilisation va se poursuivre après les rassemblements massifs du 15 décembre. Entre les 7 et 11 janvier, des assemblées générales se tiennent partout en France pour préparer les prochaines mobilisations. Nous participerons aux manifestations contre les mesures liberticides (loi « sécurité globale » et autres) et proposons une nouvelle mobilisation d’ampleur le 19 janvier.

Nous ne nous contenterons pas de vœux et de promesses : nous voulons des actes, pour nous permettre d’exercer nos métiers au service du public !

Paris, 06/01/2021.
Fédération Cgt du Spectacle